Les idées

 J'ai trouvé un sujet

Et ensuite ?

Vous avez trouvé un sujet ? C'est formidable, c'est déjà un premier pas. C'est autour de ce sujet que vous allez donc écrire votre manuscrit. Avant de passer au processus d'écriture, il est important d'avoir des idées. Il peut arriver, qu'un auteur veuille écrire dès qu'il a trouvé son sujet ; c'est intéressant comme approche, car on écrit ce qui nous vient à l'esprit, le processus créatif est en marche.

Oui ! Ça y est, vous êtes créatif, vous avez votre sujet et vous vous lancer dans votre rédaction ! Et puis soudain, plus rien. Vous avez écrit plusieurs pages, une dizaine peut-être et malheureusement vous avez une panne d'inspiration. Rassurez-vous ! C'est quelque chose de normal, courant et logique à la fois. Peut-être que vous avez été trop créatif au départ ou que tout simplement vous avez le syndrome de la page blanche.

Mais alors je fais comment ?

Il n'y a pas de solution miracle et je vais vous parler un peu de mon expérience. Au travers des années, j'ai souvent inventé dans ma petite tête d'idiot, des histoires. Souvent en prenant un jeu vidéo comme référence et en me projetant comme un personnage dans ce dernier, cela me permettait de partir d'une histoire de base que j'apprécie et d'y apporter mon grain de sel. Puis peut à peut, j'ai commencé à me projeter à l'extérieur des jeux vidéo, dans des environnements que je pouvais décrire, mais sans savoir où ça se déroulait ; je savais simplement que c'était dans le monde actuel, avec mes propres personnages, leur histoire.

Un jour, j'ai fait une remise à niveau parce que je suis une bille en français et en math, la formatrice de français nous avait fait un cours sur l'écriture, avec une liste de mots à utiliser pour trouver des idées et l'inspiration ou simplement trouver un sujet. C'était un vendredi que nous avions eu ce cours et elle nous avait demandé qu'on crée une petite histoire pour le lundi suivant. Elle nous avait informés, qu'on pouvait la joindre par e-mail pendant tout le week-end en cas de besoin. À cette époque, je jouais beaucoup à Half-Life et Half-Life², du coup j'avais créer une histoire en prenant en référence le jeu pour l'inspiration. Bien entendu rien de calquer sur Half-Life, mais je m'en étais inspiré. Pendant le week-end, j'ai donc pris OpenOffice - A l'époque je n'avais pas Microsoft Word - et j'avais commencé à écrire. J'ai passé une grande partie de ces deux jours, les idées et les phrases me venaient comme ça. J'ai écrit tout un chapitre, soit une dizaine de pages, que j'ai fait corriger par la formatrice le dimanche. Le lundi matin, quand on a eu le cours, qu'elle ne fût pas m'a surprise de découvrir qu'elle avait imprimé mon chapitre afin que je le lise devant toute la classe.

Ce fût ma première vraie expérience d'écriture et mon chapitre avait bien plus à tout le monde. C'est d'ailleurs parce qu'elle avait bien aimé ce que j'avais écrit, qu'elle avait imprimé pour que toute la classe en profite.

Tu peux en venir au fait s'il te plaît ? Quel rapport ?

J'y viens, j'y viens ! Suite à ça, j'ai plusieurs fois commencé à écrire des histoires, plutôt courte en général, car elles ne dépassaient pas la dizaine de pages. Suite à ça, j'ai été sur un forum consacré à l'univers de Code-Lyoko, un dessin animé que j'apprécie encore beaucoup aujourd'hui. Sur ce forum, une partie permettait d'écrire des fanfictions, j'en ai écrit des dizaines, certaines sont terminées, d'autres en cours et finalement abandonnées. Au final, mes histoires sont toujours restées plutôt courtes.

Voilà où je veux en venir : j'ai toujours écrit directement sans me poser de questions. Les idées venaient et avec elles, les phrases. À chaque fois j'ai constaté le même soucis : j'écris bien pendant un petit moment et puis hop, syndrome de la page blanche, abandon de l'histoire et j'en commence une nouvelle. Quand j'ai voulut commencer à écrire mon premier livre - qui est en cours de finalisation d'édition -, j'ai choisi une autre méthode. Le nom mes venus plutôt vite. J'ai alors pris mon éditeur de texte préféré et j'ai commencé à noter quelques idées, quelques informations en vrac sous forme de liste. Une fois que j'avais noté les idées qui me semblaient pertinentes, j'ai écarté les autres et j'ai commencé à créer une petite histoire courte de quelques lignes qui seraient l'introduction pour créer l'univers de mon livre.

Suite à cette petite histoire introduisant mon univers, c'est là que j'ai pu laisser ma créativité s'exprimée. J'ai d'abord commencer par écrire beaucoup, plusieurs chapitres en à peine quelques jours. Puis j'ai eu le syndrome de la page blanche pendant près de deux mois, je suis donc passé à autre chose, ne cherchant pas à trouver la moindre inspiration. Comme je suis un grand gamer et un développeur web, je me suis remis à jouer et à travailler sur mes projets persos. Finalement, au bout de deux mois, j'ai ré-ouvert le livre ainsi que le fichier texte contenant l'histoire et les informations. J'ai relu mes notes ainsi que tout ce que j'avais écrit, j'ai fait des corrections orthographes, grammaire, tournure de phrases voir carrément remanier entièrement certaines parties les changeants de tout au tout. Finalement, je me suis remis à écrire et en quelques semaines, en passant du temps à écrire tous les soirs, je me suis vite retrouvé avec une dizaine de chapitres ; soit plus de cent pages format A4.

Là où je souhaite en venir, c'est que les auteurs n'ont pas forcément le réflexe de poser leurs idées et de concevoir une histoire par-dessus. Certains, n'ont pas besoin de ce processus et arrivent très bien à écrire, tan mieux pour eux. Pour d'autres, passer directement à l'écriture va permettre de bien écrire dans un premier temps et après on va abandonner, passer à une autre histoire ou ne plus écrire du tout. Si c'est votre cas, alors peut-être avez-vous besoin des étapes intermédiaires : d'abord vos idées, puis trouver le nom si vous ne l'avez pas déjà trouvé - le nom de mon livre a changé trois fois, avant finalement d'être composé d'un titre pour une série et un sous-titre qui correspond au tome - et enfin avoir un début d'histoire sur lequel se reposer pour commencer à écrire. L'histoire n'a pas besoin d'être énorme, quelques lignes suffisent pour avoir un début qui servira de base, c'est sur ce début que vous allez créer votre histoire, votre univers et que vous allez l'étoffer au fil de vos chapitres.

Je ne risque pas de perdre mes idées au passage ? J'ai déjà les phrases qui viennent, il ne faut pas les écrire ?

J'ai personnellement souvent ce cas-là, les idées me viennent directement sous forme de phrase, j'écris donc pas mal sur une période relativement courte. Pour donner un exemple, une autre histoire que j'ai commencé à écrire, fait pour le moment un peu plus de 350 pages au format standard de publication chez mon éditeur - 134 mm x 204 mm -, ce qui au format A4 devrait faire dans les 200 pages je dirais. Il m'arrive dans une soirée, d'écrire tout un chapitre entier dessus et de corriger sur le chapitre précédent pour augmenter la cohérence de mon histoire.

Mais avant d'écrire vos phrases telles qu'elles viennent, avoir déjà noté vos idées premières, sous forme de mots puis avoir créé quelques lignes d'histoire, vous permettrez de vérifier la cohérence entre ce que vous souhaitez écrire et votre histoire. Le but dans cette méthode, c'est d'avoir des éléments sur lesquels se reposer pour aider, au processus créatif. Noter aussi les informations sur vos personnages, vos environnements et autres dans votre fichier texte à côté de l'histoire et des idées, vous permettrez de vous y reporter tout au long de l'écriture de votre œuvre, vous permettant ainsi de garder une cohérence la plus complète possible et sans devoir remonter plus haut dans vos écrits pour s'assurer que vous restez cohérent.

Et maintenant je peux écrire ?

Maintenant oui et il n'y a pas de raison pour que votre histoire ne soit pas intéressante. Surtout, ne cherchez pas à écrire forcément tous les jours ou toute la journée. Vous ressentez l'envie d'écrire ? Ok, surtout ne laissez pas  passer cette envie, si vous pouvez écrire, alors faite le puisque l'envie vous prend. Aujourd'hui vous avez un peu la flemme d'écrire ? Pas de soucis, cela veut dire que votre imaginaire n'a rien trouvé d'intéressant à rajouter pour l'instant, donc ne vous forcez pas sinon vous reviendrez plus tard sur ces quelques pages pour les modifier ou les jeter à la poubelle.

L'écriture est une chose très intéressante, mais il ne faut pas la forcer. Quand l'envie vous vient, c'est que vous avez, consciemment ou non, une idée, quelque chose à ajouter à votre manuscrit ; autant éviter donc de perdre ces précieuses pages ou informations. Si maintenant vous n'avez pas envie d'écrire, peut-être est-ce justement parce que vous ne voyez pas quoi ajouter pour l'instant à votre histoire, ni en termes d'informations dans votre fichier texte, ni en terme d'histoire dans votre livre.

Il peut aussi arriver, que le simple fait de relire votre histoire, que ce soit le chapitre en cours, un précédent chapitre que vous appréciez beaucoup ou votre manuscrit au complet, vous donne l'inspiration et l'envie d'écrire.  Si l'idée de relire tout ou partie de votre manuscrit vous plaît, alors n'hésitez pas à le faire, peut-être cela stimulera-t-il votre imaginaire.

On lit beaucoup sur des blogs d'auteurs ou d'éditeurs, qu'il faut se donner un rythme et un cadre de travail pour écrire. Oui, effectivement un cadre agréable, calme, sans distraction permet de stimuler la créativité et l'imaginaire. En revanche, je ne suis pas d'accord sur le rythme. C'est ce forcé la main pour écrire. L'écriture d'un livre, est avant tout un processus créatif, comme quand un webdesigner va concevoir la maquette du visuel d'un site internet, il faut laisser faire la créativité et ce n'est pas en imposant que ce processus peut se faire. L'analogie est intéressante, car les deux requiert le fait de réfléchir, d'être posé, pas stressé, afin d'avoir les idées nécessaires et pouvoir les concrétiser. La différence entre les deux, c'est que l'auteur est libre de travailler comme il le souhaite, si ce dernier vie de ses œuvres, bien entendu il y a le problème financier derrière qui ajoute déjà de la pression, donc on se dit qu'il faut écrire pour sortir rapidement un livre. Le problème de cette approche, c'est qu'on va souvent être amené à jeter des pans entiers du manuscrit, refaire beaucoup de choses et au final on n'est pas content de ce qu'on écrit et le syndrome de la page blanche, risque d'être présent pendant des semaines, des mois, voir pire. Le webdesigner lui, travaille pour une entreprise, soit cette dernière est cliente, soit il est employé de cette société ; dans les deux cas, des sous sont en jeu, donc il doit produire quelque chose ce qui peut bloquer la créativité, de plus il dispose de contraintes techniques, cela peut-être ce qui est imposé par le client - par exemple que le site soit parfaitement bien visible et agréable à l'utilisation que l'on soit sur smartphone, tablette ou PC ou même smart TV maintenant - et les contraintes techniques des développeurs derrière - en terme de vitesse de traitement par exemple -. Vous, vous ne disposez pas de ces contraintes, la seule c'est l'aspect financier pour ceux qui n'ont pas un travail à côté. Sans toutes ces contraintes, votre créativité peut s'exprimer, donc inutile de la forcer, laissons la venir d'elle-même et vous produirez de belles pages bien remplies et qui vous plaisent.